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Plongée dans la stratégie XR et IA de Microsoft avec Alex Karim

Dans cette édition, nous discutons avec Alex Karim, Architecte IA chez Microsoft, de la manière de déployer les technologies XR et IA dans les grandes organisations complexes. Nous examinons comment surmonter les défis les plus courants, encourager l'adoption par les utilisateurs, démontrer le retour sur investissement et comprendre qu'un "jumeau numérique" est bien plus qu'un simple modèle 3D.

9 min

Cet article est réalisé en collaboration avec Gabriele Romagnoli, il est l’auteur original de cette interview et nous a donné l’autorisation en exclusivité de traduire son contenu en français. Gabriele est une pointure dans le domaine des technologies immersives dont il est avant tout un passionné. Cette interview est tirée de sa newsletter que nous vous recommandons pour plus d'interviews avec des fondateurs et créateurs à l'intersection de la XR et de l'IA.

Ces derniers mois, nous avons assisté à une montée en puissance des produits intégrant l'IA, qui repoussent les limites de ce que nous pensions possible. Il est fort probable que ces dispositifs deviendront bientôt des incontournables dans vos stratégies de communication et marketing, surtout lorsqu'ils s'associent à la réalité augmentée.

Cette synergie entre IA et XR ouvre des perspectives inédites, promettant d'enrichir les interactions avec les consommateurs et de transformer votre communication avec vos publics. C’est pourquoi nous avons sélectionné cette interview de Gabriele avec Alex Karim.

Interview avec Alex Karim

Quels ont été certains des plus grands défis rencontrés lors du déploiement de HoloLens 2 chez McLaren ?

Alex Karim : Lorsque les gens pensent au déploiement d’une technologie innovante dans un environnement comme celui de McLaren, ils imaginent souvent que c’est facile. Ce n’est pas le cas. Certains des plus grands défis n’étaient pas liés à la technologie elle-même mais aux facteurs humains. Amener les travailleurs de première ligne à utiliser cette technologie et à en percevoir la valeur a été essentiel. Un autre défi était de convaincre les gens que ce n’était pas seulement un gadget impressionnant, mais bien quelque chose qui pouvait apporter une réelle valeur à leur travail. Surmonter la perception selon laquelle la RA/RV est seulement destinée aux jeux vidéo a été un obstacle majeur.

Comment avez-vous encouragé les utilisateurs à adopter une nouvelle technologie comme HoloLens 2 ?

Alex Karim : C'est un parcours, qui commence par amener les utilisateurs à comprendre la valeur de la technologie. Une stratégie clé a été de les impliquer dès le début dans le processus de conception, afin qu'ils se sentent partie prenante du projet. De cette manière, ils comprenaient ce que la technologie était censée accomplir et en quoi elle pouvait leur être bénéfique. Un autre aspect important était de parler leur langage, de répondre à leurs problèmes spécifiques et de démontrer comment la technologie pouvait résoudre ces difficultés. L'expérience pratique était irremplaçable ; rien ne vaut le fait d'essayer réellement la technologie.

Quelles sont les stratégies efficaces pour démontrer le retour sur investissement aux responsables budgétaires ?

Alex Karim : Il existe deux types de retour sur investissement (ROI) : le ROI « soft », qui concerne l'efficacité et les économies de temps, et le ROI « dur », qui impacte directement les coûts ou la rentabilité. Bien que le ROI soft soit utile, il est préférable d'atteindre le ROI hard. Vous devez montrer comment la technologie réduit les coûts ou augmente les revenus. Par exemple, remplacer un processus coûteux et obsolète par une solution numérique plus efficace peut démontrer des avantages financiers clairs. Il s'agit de trouver ces cas d'utilisation spécifiques et percutants et de présenter un argument solide, étayé par des preuves.

Quelles applications de la RA/RV avez-vous observées qui ont réussi à se développer au sein des organisations ?

Alex Karim : Les scénarios de formation sont un domaine majeur. La formation en RV peut remplacer des sessions de formation en personne coûteuses, ce qui permet d’économiser sur les frais de déplacement et de logistique. Chez McLaren, le support à distance a été une autre application réussie. Il a permis aux experts d'assister les travailleurs de première ligne en temps réel, réduisant ainsi les temps d'arrêt et les frais de déplacement. Ces cas d'utilisation sont évolutifs dans divers secteurs, car ils répondent à des besoins communs tels que la formation et le support, offrant des avantages clairs et mesurables.

Pouvez-vous nous donner votre définition d'un "jumeau numérique" ?

Alex Karim : Une erreur courante est de penser qu'un modèle 3D est un jumeau numérique. Ce n'est pas le cas. Un jumeau numérique doit relier les mondes digital et physique, souvent par le biais de données en temps réel. Par exemple, une mise à jour en direct du statut d'une livraison, depuis une commande numérique jusqu'à son arrivée physique, constitue un jumeau numérique. L'essentiel est la connexion et l'interaction entre l'objet physique et son équivalent numérique, alimentées par les données. Sans cette connexion, il ne s'agit que d'un modèle 3D, pas d'un jumeau numérique.

Pouvez-vous nous donner un exemple de la manière dont Microsoft a aidé des entreprises à adopter de nouvelles technologies ?

Alex Karim : Chez Microsoft, nous commençons souvent par des sessions de vision pour aider les entreprises à comprendre le potentiel des nouvelles technologies. Cela est suivi par l'identification de cas d'utilisation spécifiques, puis par un travail en étroite collaboration avec des partenaires pour mettre en œuvre et étendre ces solutions. Par exemple, nous avons collaboré avec Mercedes-Benz pour déployer HoloLens dans leurs concessions, permettant un support et une formation en temps réel. Cette approche implique une combinaison de planification stratégique, de mise en œuvre technique et de soutien continu pour garantir le succès.

Combien de temps faut-il généralement à une entreprise pour adopter une nouvelle technologie ?

Alex Karim : Le délai peut varier considérablement en fonction de la complexité du projet. Certains déploiements peuvent être réalisés en quelques semaines, tandis que d'autres, en particulier les transformations à grande échelle, peuvent prendre des années. Par exemple, le projet avec Mercedes-Benz a été achevé en quelques mois, mais les préparatifs et la planification ont pris beaucoup plus de temps. Cela dépend vraiment de l'ampleur du projet et de l'infrastructure existante de l'organisation.

Quels sont quelques gains rapides pour la mise en œuvre de l'IA dans les organisations ?

Alex Karim : Les gains rapides proviennent souvent de l'intégration de l'IA dans des outils existants. Par exemple, le Co-pilot de Microsoft pour Microsoft 365 peut ajouter une valeur significative en offrant des fonctionnalités pilotées par l'IA, telles que des résumés de réunion et le suivi des actions à réaliser. Ces fonctionnalités peuvent être déployées rapidement et commencer à montrer des avantages immédiatement. Il s'agit de trouver des domaines où l'IA peut améliorer la productivité sans nécessiter de changements massifs aux systèmes existants.

Comment Microsoft garantit-il la sécurité et la confidentialité des données dans les mises en œuvre de l'IA ?

Alex Karim : La sécurité et la confidentialité sont des priorités absolues. Toutes les fonctionnalités d'IA au sein des environnements Microsoft restent dans la zone de confiance du client. Les données utilisées par les modèles d'IA comme Azure OpenAI ne sont pas partagées ni utilisées pour former davantage le modèle. Elles sont isolées dans l'environnement du client, garantissant ainsi que les informations sensibles restent sécurisées. Cette approche aide à atténuer les préoccupations concernant la confidentialité et la sécurité des données tout en tirant parti de puissantes capacités d'IA.

Comment guidez-vous les entreprises dans l'utilisation responsable de l'IA ?

Alex Karim : L'utilisation responsable de l'IA est guidée par un cadre de principes que Microsoft a développé au fil des ans. Ces principes incluent l'équité, la responsabilité, la transparence et la confidentialité. Par exemple, garantir la transparence signifie fournir du contexte et des références pour les informations générées par l'IA, aidant ainsi les utilisateurs à faire confiance aux résultats. Il s'agit d'incorporer ces principes à chaque niveau, depuis les modèles d'IA eux-mêmes jusqu'à la manière dont ils sont déployés et utilisés par les clients.

Avez-vous observé des exemples significatifs de combinaison de l'IA et de la réalité étendue (XR) ?

Alex Karim : Oui, il existe de très bons exemples. L'un des plus marquants est VirtualSpeech, qui utilise la RV pour créer des scénarios de formation immersifs avec des avatars pilotés par l'IA. Ces avatars simulent des interactions du monde réel, comme des conversations difficiles avec des employés, offrant des expériences de formation réalistes et précieuses. La combinaison de l'immersion en RV et des réponses pilotées par l'IA constitue un outil de formation puissant qui peut considérablement améliorer les compétences interpersonnelles.

Quels sont les défis que vous avez observés lors de l'intégration de l'IA dans les systèmes d'entreprise existants ?

Alex Karim : Un des principaux défis est la gestion des systèmes hérités. De nombreuses organisations ont investi dans la technologie pendant des décennies, ce qui a conduit à un mélange de systèmes anciens et nouveaux. L'important n'est pas nécessairement de tout remplacer, mais d'intégrer et de moderniser là où c'est possible. L'intégration de l'IA nécessite de créer une base où ces systèmes peuvent se connecter et partager des données. L'utilisation de solutions cloud hybrides peut aider à combler cette lacune, mais cela nécessite une planification et une exécution minutieuses. L'objectif est de moderniser sans rénover complètement les infrastructures existantes, ce qui peut être à la fois complexe et coûteux.

Interview complète ici.